Tatiouine – Midelt– Maroc
Village le plus défavorisé de la région de Midelt
La population est composée d’anciens nomades. Les habitations construites en pisée ne sont pas adaptées aux exigences fondamentales de l’hygiène. La route qui mène au village est une piste depuis Berrem qui traverse l’oued. Au moment des pluies ou de la neige elle est coupée !
Et comment faire pour accompagner les malades en cas d’urgence ? Ne parlons pas de l’école où les enseignants viennent de Midelt. Pendant ces périodes les enfants n’ont pas d’école.
Avec des fenêtres très petites ou sans fenêtres, l’éclairage pendant la journée se fait dans le plus part des maisons par un trou au plafond couvert de plastique transparent. Insuffisamment aérée pendant l’hiver, la porte reste ouverte ; les habitants présentent souvent des maladies des voies respiratoires.
Le Ksar de Tatiouine au pied du Haut Atlas : Un village qui souffre depuis toujours des inondations.
Au moins deux fois par an les récoltes sont emportées par l’oued ainsi que des terres cultivables qui se trouvent près des courants. Depuis 1996 les dégâts sont de plus en plus importants parce que le barrage s’est fissuré et celui de Ikis emporté. L’an dernier entre les 23-25 mai la pluie a provoqué l’écroulement de pièces et des inondations dans plusieurs maisons. Certains habitants n’ont pas pu passer la nuit du chez eux.
Le 19 août 2005, le barrage a cédé. L’oued est monté près du village mais c’est arrêté de justesse au raz des maisons. Par contre les champs de maïs, de pommes de terre et de carottes sont tous partis sans parler des pommiers qui ont été couchés ou emportés entièrement. Est-ce que les populations peuvent vivre sans être sûr du lendemain ?
La plupart des habitants travaillent la terre pour des propriétaires qui habitent ailleurs. Ils reçoivent comme salaire la moitié des récoltes. Cette année, comme tout est parti, comment pourront-ils subvenir aux besoins de leurs familles et de leurs animaux ?… Cela suffit-il de faire passer des tracteurs pour réparer les routes … jusqu’à la prochaine pluie ?
Le développement agit sur la santé : ne serait-ce que par l’accroissement des ressources et des moyens que la communauté peut consacrer aux soins et à la prévention. Comment peuvent faire les gens quand chaque année l’oued emporte les champs qui sont leur seule ressource ? Ils leur reste de partir couper le bois à la montagne pour subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles.
A cela ajoutons :
L’évacuation des matières usées liquides et solides des excréments humains est insalubre ; ces derniers sont directement en contact avec les habitants. Ce contact joue un rôle important dans la propagation des maladies gastro-intestinales. Il est urgent d’avoir des égouts et un lieu de décharge au village.
L’eau potable est indispensable à la vie : elle doit être fournie en quantité suffisante et répondre à certains normes. En effet, une eau malsaine devient le véhicule le plus important des maladies dites hydriques. La population de Tatiouine manque souvent d’eau à la fontaine ce qui fait qu’elle utilise l’eau de la séguia ou de la rivière souillée par les excréments des animaux… nous pouvons imaginer la suite.
Le manque d’électricité : Même pour appeler l’ambulance ! Par téléphone portable il faut courir jusqu’en haut de la montagne, puisque au village il n’y a pas de réseau. Peut-être même l’ambulance ne va-t-elle pas arriver à cause de la mauvaise route ? Dans ce cas il faut évacuer le malade en mulet.
Les familles du douar se sentent responsable de l’avenir de ce ksar – c’est celui de leurs enfants qui se joue. Il faut qu’ils puissent y rester et développer la région et non pas augmenter le nombre des chômeurs en ville ou devenir des clandestins de l’autre coté de la mer, s’ils ne se noient pas avant d’arriver.
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